François Ruffin, le héros autoproclamé des  » vrais gens  » ou simple opportuniste en quête de pouvoir ?

Ruffin a encore frappé. Son dernier film Au Boulot ! est censé être un hommage aux  » héros  » du quotidien, mais on se demande s’il ne s’agit pas plutôt d’une campagne électorale déguisée. Derrière les discours de solidarité et les larmes médiatisées, Ruffin semble bien en route pour consolider son image de sauveur du  » vrai peuple « … tout en préparant tranquillement sa place pour 2027.

Le scénario est simple : prendre des travailleurs au Smic, inviter Sarah Saldmann, la chroniqueuse des Grandes Gueules, bourgeoise et raciste, à jouer les  » cobayes  » dans le monde des galériens, et en tirer un film qui dénonce – comme toujours – les injustices sociales. Saldmann, accessoirement, est éjectée au bout de quelques jours, mais elle a joué son rôle de punching-ball médiatique pour la plus grande satisfaction de Ruffin. Ce dernier se présente alors en porte-voix de ceux qui triment, et s’autoproclame représentant du  » vrai peuple « … au moment même où son mandat de député est menacé par sa rupture avec la France Insoumise.

Depuis, Ruffin fait le tour de la France avec son film, posant avec les élus de gauche de tout bord. Il parle de fraternité, d’humanité, de solidarité… tout en capitalisant sur la misère des autres pour gonfler sa popularité. Ses avant-premières ressemblent plus à des meetings qu’à de simples projections, et les sondages le placent en tête des personnalités qui  » incarnent le mieux la gauche « . Pour Ruffin, chaque larme de ses spectateurs, chaque coup de gueule, semble avant tout servir un but : renforcer son image d’homme providentiel en vue des prochaines présidentielles.

Derrière tout ce cinéma, il y a un Ruffin que certains n’ont pas oublié : un fils de la bourgeoisie amiénoise, un  » outsider  » qui n’a jamais vraiment avalé de voir son ancien pote de classe, Macron, devenir le boss de la France. Parce que oui, Ruffin et Macron viennent du même monde. Sauf que l’un est monté au sommet, pendant que l’autre arpente les estrades à crier à l’injustice. Ce Ruffin-là, il a besoin de prouver qu’il est  » du bon côté « , en s’opposant systématiquement à ce qu’incarne Macron : le banquier, le technocrate. Mais cette opposition, elle sonne de plus en plus comme une petite vendetta de classe, une revanche personnelle d’un bourgeois en quête de grandeur. Ruffin ne cherche pas seulement à représenter  » les gens « , il cherche à faire oublier ses propres origines, à se hisser là où son ancien camarade est déjà arrivé, tout en se donnant des airs de rebelle  » plus pur « ,  » plus vrai « .

Alors, où est la sincérité dans tout ça ? Ruffin semble surtout capitaliser sur la détresse sociale et se façonner une aura de résistant en marge des partis – tout en préparant son ascension politique. Avec Au Boulot !, il ne fait peut-être que nous vendre son prochain programme électoral.

Nous suivre


dernières actualités