Sur X, avant de passer à l’acte, Kianoush a lancé un ultimatum déchirant : » Si les prisonniers politiques Fatemeh Sepehari, Nasreen Shakarami, Tomaj Salehi et Arsham Rezaei ne sont pas libérés d’ici ce soir, je mettrai fin à ma vie pour protester contre la dictature de Khamenei et de ses proches. » Mais sa demande, comme tant d’autres, a été ignorée par les autorités.
Né à Téhéran en 1982, Sanjari a passé une vie entière à dénoncer l’injustice. Arrêté pour la première fois à 17 ans lors d’une manif étudiante, il connaît la prison d’Evin, l’isolement, et même l’exil. Il fuit en Norvège, passe aux États-Unis, mais revient en Iran en 2016 pour prendre soin de sa mère malade. Son retour signe son arrêt de liberté : il est de nouveau arrêté, condamné à 11 ans de prison, et subit un internement en hôpital psychiatrique, où il endurera des traitements inhumains.
Il racontait ce calvaire sans filtre : menotté, surveillé, drogué, paralysé, électrocuté, enchaîné. Son témoignage est celui d’une âme torturée mais debout, même au cœur de l’horreur. Son engagement, jusqu’à sa mort, nous rappelle l’ampleur de la répression et le silence insupportable qui entoure ces oppressions.
Kianoush Sanjari est parti, mais sa voix reste. En mémoire de ceux qui, comme lui, se battent pour une vie libre, digne, hors des chaînes de la tyrannie.