L’extrême dérive d’Emmanuel Macron : Le grand Jeu de l’hypocrite

Alors que l’extrême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir, Emmanuel Macron semble déterminé à jouer les pyromanes. Mercredi, lors d’une conférence de presse, le président a une fois de plus attaqué la gauche unie, la plaçant au même niveau que le Rassemblement national (RN). Une stratégie irresponsable qui piétine les valeurs libérale qu’il prétend défendre.

Macron a répété le mot ” extrême ” une bonne vingtaine de fois, histoire d’être sûr que tout le monde capte bien le message. Recyclant une stratégie aussi usée que son pouvoir, il a renvoyé dos à dos le RN et La France insoumise (LFI). ” Ce ne sont pas des gens qui sont républicains “, a-t-il osé lancer, sans une once de honte.

L’Illusion de la démocratie libérale

Après avoir méprisé la démocratie sociale, ignoré les aspirations des travailleurs et piétiné le Parlement, Macron se croit encore en position de donner des leçons de démocratie. Élu deux fois face à l’extrême droite grâce aux voix de la gauche, sans jamais en tirer la moindre leçon, il s’imagine en grand ordonnateur de la vie politique française. Dissoudre l’Assemblée nationale au pire moment, assumant le risque de faire entrer Jordan Bardella à Matignon, tout en distribuant les bons et mauvais points ? Rien de nouveau sous le soleil macronien.

Sa prise de parole ressemblait à une performance venue tout droit de la lune. Un mélange d’autosatisfaction et d’accusations mensongères, répétées jusqu’à l’écœurement. Le moment est pourtant ” historique “, comme l’a dit Macron – sans doute en se félicitant devant son miroir le soir. Un ” moment de clarification “, disait-il, qui aurait mérité de souligner ce qui distingue, politiquement, historiquement et culturellement, l’extrême droite de tout le reste du champ républicain.

Macron et sa fascination pour l’Extrême Droite

Mais c’était sans compter la présence d’un irresponsable à l’Élysée. Non content d’avoir créé une crise sans précédent, Macron tente de profiter du confusionnisme ambiant pour sauver les meubles. Pendant plus d’une heure, il a expliqué que ” l’extrême gauche ” – en parlant de LFI – était coupable de ” communautarisme ” et d’” antiparlementarisme “, en ajoutant des accusations d’antisémitisme.

Il faut mesurer la violence d’une telle charge, surtout venant d’un chef d’État qui parle comme un chroniqueur de CNews. Certes, la gauche a ses problèmes, mais il est impossible de laisser Macron niveler ainsi le débat public, en épargnant le RN pour mieux diaboliser la gauche. Une gauche sûrement plus a droite que lors de toute ses grandes victoires électorales… Hollande excepté mais était il de gauche?

Le retour des ” républicains des deux rives “

Macron est peut-être impressionné par Jordan Bardella, mais c’est son problème. Tout le monde n’est pas obligé de partager sa fascination pour l’extrême droite et ses idéologies nauséabondes. Rappelons-nous que ce n’est pas la gauche qui a flirté avec la ” préférence nationale ” pendant la loi immigration. Ce n’est pas elle non plus qui s’est extasiée devant le comportement prétendument ” républicain ” des députés RN.

Depuis 2017, Macron structure la vie politique française entre les soi-disant ” progressistes ” et les ” populistes “, un terme fourre-tout pour désigner tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Cette stratégie, combinée à la normalisation expresse du RN, a largement alimenté la montée des extrêmes droites. Pourtant, il persiste dans cette voie, incapable de proposer autre chose.

Les macronistes vont passer les deux prochaines semaines à attaquer la gauche avec la même ferveur que leurs adversaires frontistes. Le président a lancé la campagne des législatives de 2024 sur le même ton que celle de 2022, ignorant que l’extrême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir. Plutôt Hitler que le front populaire !

Macron se félicite de travailler ” avec d’autres républicains de toutes les rives “, tout en détruisant les gauches françaises. Une stratégie qui montre son véritable visage : un président prêt à tout pour maintenir son pouvoir, même au prix de la démocratie. En attaquant sans relâche la gauche, il montre une certaine idée du péril démocratique.

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