Imaginez un musée dédié non pas à l’histoire de la République ou à la politique française, mais à la gloire de l’ego présidentiel. Partout où vous tournez les yeux : Macron par-ci, Macron par-là. Une photo de Macron, encore une autre photo de Macron. Si vous vous demandiez où est passé l’argent public, eh bien, il a servi à aménager cet espace de propagande perso où notre cher président se met en scène comme s’il était le centre de l’univers.
Un musée sur Macron, pour Macron, par Macron. Les anciens présidents ? Oubliés. La politique ? À la trappe. On parle ici d’un espace de 600 mètres carrés transformé en galerie d’autocélébration, où même la décoration intérieure semble dire ” Tout pour moi, rien pour les autres “. Et pour bien prouver que c’est une affaire sérieuse, le musée a une boutique à l’entrée où l’on peut s’offrir, entre autres, une gourde siglée ” Élysée ” pour la modique somme de 28 euros – un petit détail, car, si vous achetez la même sans le logo, c’est 8 euros de moins. On est en plein délire marketing. Ah, et si vous êtes un amateur de pétanque, ne manquez surtout pas la sacoche pour boules de pétanque à 35 euros (sans les boules, faut pas exagérer non plus).
C’est que la Macronie ne lésine pas sur les moyens. 3,5 millions d’euros de travaux pour cet endroit, selon *Le Parisien*. Bien sûr, le tout sans oublier les petits extras comme les études préparatoires à 48 000 euros. Pendant ce temps, les dépenses de la présidence dérapent joyeusement et le déficit se creuse à hauteur de 8 millions d’euros. Mais ne vous inquiétez pas, une réception ” modeste ” pour Charles III au château de Versailles avait déjà coûté près de 475 000 euros en septembre dernier. Comme quoi, quand il s’agit de frimer devant les copains rois et princes, Macron ne recule devant rien.
Et pendant que l’État s’endette pour financer ces petites folies, Macron continue à se pavaner sur les écrans géants de ce ” musée ” pour montrer à quel point il est grand, accueillant des personnalités de tous bords, de Biden à von der Leyen. Manque plus que le selfie avec MBS, le prince héritier saoudien, reçu en grande pompe l’année dernière, après avoir commandité l’assassinat d’un journaliste. Mais chut, pas de vagues. On préfère balayer cette petite affaire sous le tapis d’un des salons rénovés par Brigitte à coups de millions d’euros pour que l’Élysée brille ” comme il se doit ” (selon *Le Monde*).
Et là, cerise sur le gâteau, on trouve des amis fidèles, comme Bernard Arnault et Stéphane Bern, soigneusement exposés dans les vitrines. Le premier, généreux mécène de Brigitte et grand patron de LVMH, omniprésent avec ses carrés Hermès et autres babioles de luxe offerts aux épouses des dirigeants étrangers. Le second, Stéphane Bern, le fidèle serviteur, en voix off dans une vidéo à la gloire du palais de l’Élysée – six minutes d’histoire révisionniste où la politique disparaît sous un voile de dorures et de nappes blanches.
Et le clou du spectacle ? La ” modernité ” apportée par le couple présidentiel : des rénovations de salons à prix d’or, des photos de Macron en mode héros sportif entouré de gardes du corps, et une mise en scène bien ficelée où le seul message est clair : ” Moi, moi et encore moi. “