Malades, fliqués et culpabilisés : bienvenue dans le nouveau monde de l’Assurance Maladie

Le bloc bourgeois, toujours pleine de bonnes idées pour s’en prendre aux travailleurs. Cette fois ci c’est les travailleurs malades qui vont trinquer

Fini de rigoler : si tu te retrouves en arrêt maladie plusieurs fois dans l’année, ne t’étonne pas de recevoir un petit courrier bien sec pour te rappeler qu’on t’a à l’œil. Et si tu es en arrêt depuis trop longtemps, attends-toi à un coup de fil qui, grosso modo, te demande si tu es vraiment malade ou juste en vacances prolongées aux frais du contribuable. Charmant, non ?

Les malades, nouveaux coupables ?

Apparemment, le problème des finances publiques, ce serait les arrêts maladie. Bien sûr, les patrons n’y sont pour rien, eux. Travailler dans des conditions infernales, sous pression constante, avec des burnouts à la pelle, ça n’a aucun impact, c’est bien connu. Mais bon, c’est plus simple de taper sur ceux qui tombent malades. Ça fait un bon coupable, non ? Pendant ce temps, les entreprises du CAC 40 continuent de s’en mettre plein les poches avec des bénéfices à plusieurs milliards. Bizarrement, ça ne semble pas trop inquiéter l’Assurance Maladie.

L’Assurance Maladie nous sort son discours habituel : il faut rendre le système “plus équitable et soutenable”. Traduction : les travailleurs vont encore devoir se serrer la ceinture. Mais soyons honnêtes : est-ce qu’un seul patron a reçu un courrier pour lui rappeler de mieux traiter ses employés et de ne pas les exploiter jusqu’à l’épuisement ? Bien sûr que non. Parce que dans ce monde merveilleux, les efforts, c’est toujours pour les mêmes. Et ce ne sont pas ceux qui dirigent depuis leur bureau climatisé.

Le nouveau mot magique, c’est “accompagnement”. Mais faut pas se leurrer. Derrière ce joli terme, c’est juste un flicage en bonne et due forme. Si tu es en arrêt depuis plus de 18 mois, tu peux être sûr qu’on va venir te demander des comptes. Et les visites dans les entreprises pour “aider à identifier les boîtes qui abusent de leurs salariés”, c’est censé être la cerise sur le gâteau. On verra bien ce que ça donne, mais soyons réalistes, ça sent l’effet d’annonce plutôt que la vraie action.

La fraude aux arrêts maladie, ce grand fléau national. On en parle comme si c’était la pire catastrophe qui soit. Mais bizarrement, quand il s’agit de courir après les grandes fortunes qui planquent leur pognon dans des paradis fiscaux, là, c’est silence radio. Quand des entreprises touchent des aides publiques à foison tout en licençant à tour de bras, pareil, pas un mot. Mais dès qu’un salarié épuisé prend un arrêt, c’est tout de suite un scandale. Faut le contrôler, voir s’il ne profite pas un peu trop du système, hein. Bah oui, c’est toujours plus facile de taper sur le petit que sur le gros.

L’excuse du déficit retombe toujours sur le dos des mêmes

L’objectif de ce joli plan ? Économiser, évidemment. Les arrêts maladie devraient “coûter plus de 17 milliards d’euros en 2024”. Oh là là, quelle horreur, c’est énorme ! Mais tiens, on ne parle jamais des milliards engloutis dans les cadeaux fiscaux aux grands patrons ou dans les sauvetages des banques en crise. Ces dépenses-là, elles ne dérangent personne. Quand il s’agit de la santé des travailleurs, par contre, on sort la calculette et on fait des économies.

Finalement, cette réforme, c’est encore un coup pour faire payer les plus fragiles. Les patrons peuvent continuer à épuiser leurs salariés à force de cadences impossibles, mais si toi, pauvre travailleur, tu oses prendre un arrêt maladie pour ne pas craquer, c’est direct le contrôle. Parce que dans cette belle société, tomber malade, c’est presque devenu un luxe que seuls certains peuvent se permettre.

Merci l’Assurance Maladie, mais franchement, si on veut vraiment faire des économies, on pourrait peut-être commencer par s’attaquer aux entreprises qui usent et abusent de leurs salariés. Ah, j’oubliais, ça ne se fait pas. Dans ce beau système, ce sont toujours les intérêts des patrons qui passent avant la santé des travailleurs.

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