On est à Orange, ce 7 septembre 2024, où Zemmour et ses fidèles ont décidé de faire leur rentrée. Il faut dire que ça n’a pas été la joie pour eux depuis les dernières élections. Pas un siège gagné, des eurodéputés qui se barrent en masse – quatre sur cinq ont déjà claqué la porte – et un parti qui sent de plus en plus la naphtaline. Mais ce n’est pas grave, parce que Zemmour, il croit encore à sa grande ” Reconquête “. Pas électorale, hein, parce que ça, c’est clairement pas son truc. Non, monsieur a décidé de nous sauver avec sa ” bataille culturelle “. Ah, ça fait rêver, non ?
Un festival d’idées… enfin, si on peut appeler ça des idées
Et là, accrochez-vous, parce que le gratin était au rendez-vous. On a Yohan Pawer, qui, visiblement, n’a toujours pas digéré l’existence des drag-queens et des LGBT. Son intervention, c’était un peu comme une vieille cassette de propagande qui tourne en boucle. Puis, la fameuse Mila, qui est venue faire un petit concert. Huit minutes, montre en main. Le clou du spectacle ? Une reprise de Michel Sardou et sa propre composition sur une France souillée par la bien-pensance. Oui, vous avez bien lu. On n’a pas rêvé, on était juste à l’avant-première du bal des obsessions identitaires.
On a aussi eu droit à Marguerite Stern, qui a basculé à droite parce que, tenez-vous bien, ” la gauche est violente “. Et elle a même offert un cours magistral sur ” le lobby du transgenrisme “, un ” système organisé “. À ce stade, on se demande si ces gens ne vivent pas dans un univers parallèle où tout ce qui n’est pas eux est forcément une menace. Ah, et n’oublions pas Thaïs d’Escufon, qui a sorti un PDF de séduction de 10 pages vendues 20 balles pour ” devenir un mâle dominant “. On est en plein dans un mauvais remake de *Mad Men*, avec des mecs qui pensent qu’ils peuvent reconquérir le monde en reconquérant… des femmes. Pitoyable !
Elon Musk, Hanouna et… le Ricard
Le best-of du délire, c’était probablement les hommages rendus à Elon Musk et Cyril Hanouna. Musk, parce que, depuis qu’il a racheté Twitter et en a fait X, ” on respire à nouveau “, dixit Grégory Roose, qui, soyons honnêtes, respire peut-être un peu trop de théories fumeuses. Hanouna, quant à lui, est devenu le champion de la résistance contre l’Arcom. Parce que, vous comprenez, il est tellement courageux de s’opposer au ” gendarme de l’audiovisuel “, pour quelques centaines de milliers d’euros, un vrai résistant !
Et pendant que tout ce beau monde papote, les visiteurs flânent, rosé à la main, entre les stands de goodies à l’effigie de Marion Maréchal, ah non ceux la sont déjà à la benne, et les tee-shirts à la gloire de Zemmour. En fond, des motards avec des gilets ” Motards avec Éric Zemmour ” discutent gélatine de porc dans les bonbons Haribo. Tout va bien, vraiment.
Une rentrée morose pour une secte en devenir
Le parti, en pleine décomposition, a sorti Jacques Bompard, l’ex-maire d’Orange (condamné à cinq ans d’inéligibilité, ça rigole pas), pour chauffer l’ambiance. Derrière lui, Olivier Battistini a lâché ses plus belles références à Platon et a déroulé le bingo complotiste habituel : islamogauchisme, wokisme, mondialisme… Tout y passe. On aurait cru une mauvaise conférence de philo de comptoir, sauf que là, le Ricard n’était même pas offert.
Et puis, on a eu Loïk Le Floch-Prigent. Oui, celui qui a fait un petit tour en prison dans l’affaire Elf. Pas de souci, selon lui, parce qu’il a été ” puni, puisqu’il a réussi “. Encore une pauvre victime de la bien pensance…
Et pour conclure cette fantastique journée, notre bon vieux Zemmour a pris la parole. Son projet ? Rien de moins qu’une ” révolution antipolitique “. Oui, il a décidé que la politique, c’était l’ennemie du peuple. Sauf qu’il semble oublier qu’il en fait partie, de la politique. Mais bon, on ne va pas trop lui en vouloir, il doit être un peu fatigué. Après avoir échoué lamentablement dans toutes les élections possibles, il nous sort un vieux disque rayé sur l’immigration, les wokes et les frontières. Parce que c’est vrai, rien ne crie plus ” idées nouvelles ” que des concepts qui datent des années 50.
Bref, vous l’aurez compris, cette rentrée de Reconquête, c’était un peu comme une fête d’anniversaire où personne n’a vraiment envie d’être là, mais tout le monde fait semblant pour sauver les apparences. Le parti se meurt à petit feu, mais tant qu’il y aura du rosé tiède et des goodies à distribuer, Zemmour continuera à croire à sa ” révolution “. On lui souhaite bien du courage.