Hier, en Argentine, une vague immense de 400 000 personnes a déferlé dans les rues, marquant l’anniversaire du coup d’État militaire de 1976 et transformant cette commémoration annuelle en un vaste mouvement de protestation contre le gouvernement « libertaire » de Milei. Cette année, la marche a pris une ampleur significative, galvanisée par une opposition grandissante à la fois au régime de Milei et à son programme d’austérité.
La dictature militaire de 1976, qui a donné naissance à la tristement célèbre » sale guerre » jusqu’en 1983, a vu la disparition ou la mort de 30 000 personnes. Ce régime oppressif, soutenu par les États-Unis dans leur stratégie de guerre froide en Amérique latine, s’est particulièrement acharné contre les syndicalistes et les partis de gauche. Aujourd’hui, le souvenir de cette époque douloureuse résonne encore dans le cœur des Argentins.
Les critiques actuelles se concentrent sur le gouvernement Milei, accusé de glorifier cette période noire de l’histoire argentine. La vice-présidente, Victoria Villaruel, a attisé la colère en niant le chiffre de 30 000 disparus et en justifiant la période militaire comme une nécessité pour combattre le communisme.
Outre le devoir de mémoire, la manifestation s’est muée en un véritable cri contre les récentes politiques d’austérité imposées par le gouvernement Milei. Le pays est aux prises avec un taux d’inflation record de 254 %, une augmentation vertigineuse par rapport aux 160 % observés lors de l’entrée en fonction de Milei. Cette situation économique alarmante a entraîné de multiples grèves dans divers secteurs, dont l’éducation, l’aviation, le journalisme, le secteur public et les transports, mettant en lumière le mécontentement général et la précarité croissante de la population.
La marche, en commémoration des victimes de la dictature, est ainsi devenue un symbole de la lutte actuelle de la population argentine contre un régime perçu comme insensible aux souffrances de son peuple et aux leçons douloureuses de son histoire. Cet élan de protestation collective démontre non seulement une volonté de se souvenir des tragédies passées, mais aussi un refus catégorique des politiques actuelles qui menacent de plonger à nouveau le pays dans un tourment social, économique et politique. NO PASSARAN!