Santé : Les manœuvres sombres de Sanofi

Lors du fastueux sommet Choose France, Sanofi, le titan pharmaceutique, a dégainé son annonce d’un investissement flamboyant de 1,1 milliard d’euros. En surface, une nouvelle usine à Vitry-sur-Seine, promesse de 350 nouveaux emplois — un chiffre qui ne fait que masquer les 330 postes récemment condamnés dans la recherche et le développement. Une manœuvre de diversion qui tombe à pic pour le président Macron, mais qui ne trompe personne.

Fabien Mallet de la CGT dénonce une mascarade :  » C’est de la com’, Sanofi recycle de vieilles promesses pour offrir sur un plateau à Macron une victoire illusoire, alors que l’entreprise avait déjà prévu ces investissements pour rattraper son retard criant dans le secteur des biomédicaments. « 

L’Art du Chantage de Sanofi

Flashback sur le sommet Choose France de janvier 2020 : le grand patron de Sanofi, Paul Hudson, en pleine discussion avec Agnès Buzyn, ministre de la Santé de l’époque. Hudson pose un ultimatum : l’usine contre le remboursement de leur nouveau vaccin antigrippal. Buzyn rapporte dans ses mémoires, un Hudson irritant, faisant du marchandage avec un air de supériorité insupportable.

L’annonce du milliard cache mal l’échec retentissant de Sanofi dans la course au vaccin COVID-19, arrivé dernier dans un marathon où il n’a même pas su transpirer à temps. Quatre ans plus tard, le retrait de son vaccin, une formalité enterrée sous des communiqués édulcorés sur un partenariat avec Novavax. Pendant ce temps, la France se retrouve avec 20 millions de doses inutiles, un gâchis financier évalué à 180 millions d’euros.

L’Influence et les Jeux d’Argent de Sanofi

Sanofi sait jouer sur tous les tableaux pour maximiser profits et influences. Il suffit de regarder les subventions : Sanofi est le champion incontesté du crédit d’impôt recherche, engrangeant des aides publiques tout en réduisant ses effectifs et sa recherche. Un paradoxe que même ses employés, comme Sandrine Caristan, dénoncent lors de manifestations, criant contre des dividendes gonflés aux dépens de l’innovation réelle.

Sanofi met tous ses œufs dans le panier du Dupixent, son blockbuster. Une stratégie risquée, dépendante d’un unique produit dont les brevets commenceront à expirer en 2030. « C’est dangereux de mettre tous ses œufs dans le même panier, » tacle Sandrine Caristan, soulignant la myopie stratégique de Sanofi.

L’échec de l’Efluelda, où Sanofi, malgré un avis défavorable de la HAS, a tenté de forcer la main au marché avec le soutien de la Société française de gériatrie et gérontologie. Une collusion dénoncée par le Formindep, révélant des flux financiers entre Sanofi et la société savante. Un exemple classique de l’influence de Big Pharma sur la pratique médicale.

Sanofi joue un jeu dangereux, mêlant influence, profits et pouvoir, tout en sacrifiant l’innovation véritable pour des gains à court terme. Un modèle d’affaires pharmaceutique qui se fait au détriment de la santé publique, exposé dans toute sa laideur lors du sommet Choose France. Une stratégie qui met en lumière non seulement les failles de Sanofi mais aussi celles d’un système qui permet de telles manipulations.

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