Syrie : un chaos meurtrier s’abat sur les civils et les minorités

Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, la Syrie est plongée dans une violence débridée, où les factions armées imposent leur domination par la terreur. Les incidents récents illustrent une montée des exactions qui frappe indistinctement les civils, les minorités religieuses ou les anciens soutien du régime

À Damas, l’église syriaque orthodoxe Saint-Georges a été profanée et pillée. Le prêtre, empêché de célébrer la messe, a été sommé de quitter les lieux, témoignant de l’hostilité des nouvelles forces en présence à l’égard des minorités chrétiennes. Dans le même temps, Cheikh Tawfiq al-Bouti, figure religieuse influente et fils du célèbre Cheikh Muhammad Said Ramadan al-Bouti, a été assassiné dans sa madrasa. Ce meurtre fait écho à celui de son père en 2013, tué lors d’un attentat revendiqué par l’opposition parce qu’il était perçu comme pro-Assad.

Les minorités, notamment les Alaouites, font l’objet d’attaques ciblées et de représailles systématiques. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des scènes d’une brutalité insoutenable : exécutions publiques, tortures et intimidations. À Idlib et Damas, des plateformes d’exécutions sommaires ont été installées sur les places publiques, comme sur la place Al-Asi.

Certains groupes armés arborent des insignes de l’État islamique, suscitant de vives inquiétudes quant à une résurgence du groupe dans le vide laissé par l’effondrement du régime syrien. Ces factions, loin d’apporter une stabilité, exploitent les divisions confessionnelles et le chaos ambiant pour asseoir leur pouvoir.

Le pillage des lieux de culte, les assassinats ciblés et les attaques contre les minorités sont autant de preuves que ce conflit ne s’arrête pas à une guerre de territoire. C’est une guerre de vengeance et de domination, où les civils, otages de la violence, subissent la lois de différentes factions qu’une même haine du genre humain unit dans cette folie destructrice.

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