Emmanuel Macron, le soi-disant champion de la réindustrialisation, a fait le voyage jusqu’à Belfort en 2022 pour promettre aux salarié·es qu’il ramènerait les activités nucléaires en France. Promesse tenue, nous dit-on ! Mais à quel prix ? EDF a dû racheter pour 1,1 milliard d’euros ce qui avait été vendu pour 600 millions. Une belle affaire, non ? Ajoutons à cela que la propriété industrielle et les brevets ont été abandonnés aux Américains. Une véritable reconquête de la souveraineté, dirait l’Élysée.
Un travail de sape
Ne laissons pas Macron réécrire l’histoire. Dès l’automne 2012, alors secrétaire adjoint de l’Élysée, il organisait en secret la cession de la branche énergie d’Alstom à General Electric. Et au printemps 2014, il combattait toutes les tentatives de son ministre du redressement industriel, Arnaud Montebourg, pour contrer cette vente. Pour Macron, toute entrave au capital, c’était « Cuba sans le soleil ». Visionnaire, n’est-ce pas ? En tant que ministre de l’Économie, Macron s’est empressé de démonter les protections juridiques mises en place pour défendre la propriété industrielle des turbines Arabelle.
Et maintenant, EDF se retrouve à tenter de rattraper ces erreurs monumentales. GE, de son côté, a bien joué son coup : après avoir laissé péricliter les activités européennes, ils restituent une entreprise dévitalisée et sous contrôle. Produire deux turbines par an ? Pour qui ? Et avec quelles technologies ? Des technologies américaines, bien sûr, soumises aux législations américaines. La souveraineté française, vous dites ?
Le Scandale de la Macronie
Le cas des turbines Arabelle n’est pas isolé. L’exemple d’Atos montre également l’incapacité du gouvernement à protéger les industries stratégiques. Plans de restructuration, délocalisations, et argent qui file vers des paradis fiscaux. L’usine de Montoir-de-Bretagne est la dernière en date, avec 600 licenciements annoncés en mars.
Les responsables politiques peuvent faire des erreurs, mais certains au moins tirent des leçons de leurs échecs. Ce n’est manifestement pas le cas de Jupiter. Au lieu d’apprendre des erreurs passées, son gouvernement continue de liquider l’outil productif, de sacrifier le savoir-faire et la recherche au profit des intérêts financiers. Tout en clamant haut et fort la reconquête industrielle, il œuvre méthodiquement à sa destruction.
Le rachat des turbines Arabelle est une farce sinistre. C’est la célébration d’un échec monumental, métamorphosé en victoire par une Macronie cynique et déconnectée. Loin d’être un triomphe, c’est un rappel cruel de la manière dont nos dirigeants bradent notre patrimoine industriel pour des bénéfices à court terme. Bravo Macron, encore un coup de maître dans l’art de détruire notre industrie et faire disparaitre le savoir faire de nos travailleurs et travailleuses !