Macron et l’extrême droite: Chronique d’un naufrage

Il était une fois, un président fraîchement élu, Emmanuel Macron, promettant de rétablir le pacte républicain et de faire en sorte que personne n’ait plus jamais envie de voter pour les extrêmes. Ah, les belles promesses de 2017… Fast forward sept ans plus tard, et voilà Marine Le Pen, toujours plus proche des portes de l’Élysée, grâce à qui ? Bingo, Emmanuel Macron et son talent unique pour alimenter les feux de l’extrême droite.

Au soir du 7 mai 2017, Emmanuel Macron, triomphant au pied de la pyramide du Louvre, s’engageait solennellement à combattre les extrêmes. Fast forward, deux ans plus tard, Jordan Bardella et son RN récoltent 23 % aux européennes de 2019. En 2022, Macron ne gagne que 58 % des voix face à Marine Le Pen, une chute libre de 8 points par rapport à 2017.

La montée en puissance de l’extrême droite sous Macron

Loin de freiner la progression du RN, la stratégie macroniste de droitisation tous azimuts a plutôt servi de tremplin. Macron, avec son autoritarisme exacerbé et son mépris pour la démocratie sociale et parlementaire, a trahi le pacte républicain et légitimé le RN. En 2022, Macron lui-même déclarait devant sa majorité que le seul véritable opposant était le Front national. Une stratégie de division et de chaos qui n’a fait qu’ancrer le RN dans le paysage politique.

L’obsession de Macron pour les thèmes chers à l’extrême droite, comme l’islam et l’immigration, n’a fait qu’alimenter leur ascension. En 2019, Macron accorde une interview à Valeurs actuelles pour parler islam et identité. En 2020, il appelle Éric Zemmour après une agression pour discuter immigration. En 2023, il parle de « décivilisation » et recadre Élisabeth Borne pour avoir osé rappeler que le RN est l’héritier de Pétain. La Macronie a constamment flirté avec les thèmes de l’extrême droite, normalisant leur discours.

Les lieutenants de Macron n’ont pas été en reste. Jean-Michel Blanquer dénonce « l’islamo-gauchisme » à l’université. Gérald Darmanin qualifie les militants écologistes d’ »écoterroristes » et accuse Karim Benzema d’accointances avec les Frères musulmans. La liste des dérives est longue et consternante, chaque déclaration renforçant la légitimité de l’extrême droite.

La stratégie du faux duel a mort

À l’Assemblée nationale, la Macronie accorde deux vice-présidences à des députés RN, un geste symbolique fort de normalisation. Macron, qui en 2017 repoussait les sujets identitaires, se laisse happer par les thèmes imposés par le RN. En 2019, il demande un débat annuel sur l’immigration, une demande qui, fort heureusement, ne se réalise qu’une seule fois.

Enfin, la stratégie du duel entre Macron et le RN, présentée comme un rempart contre le chaos, ne fait que propulser l’extrême droite vers l’Élysée. Macron, en se posant en seul recours contre les « nationalistes et illibéraux », impose une bipolarisation délétère du jeu politique. Mais cette stratégie pourrait bien se retourner contre la France, propulsant Marine Le Pen au pouvoir.

En somme, Emmanuel Macron, en cherchant à capturer l’électorat de l’extrême droite, n’a fait que renforcer sa légitimité et sa présence dans le paysage politique français. Un jeu dangereux qui pourrait bien se solder par une victoire de Marine Le Pen en 2027. En attendant, le naufrage continue.

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